Alison Goodman
Gallimard Jeunesse
Août 2016
568 pages
Londres, Avril 1812....
Lady Helen Wrexhall s’apprête à faire son entrée dans le monde. Bientôt, elle sera prise dans le tourbillon des bals avec l'espoir de faire un beau mariage. Mais une bonne de la maison disparait, des meurtres sanglants sont commis, la plongeant soudain dans les ombres de la Régence. Helen fait la connaissance de lord Carlston, un homme à la réputation sulfureuse. Il appartient au Club des mauvais jours, une police secrète chargée de combattre des démons qui ont infiltré toutes les couches de la société. Lady Helen est dotée d’étranges pouvoirs, mais acceptera-t-elle de renoncer à une vie faite de privilèges et d'insouciance pour rejoindre lord Carlston et basculer dans un monde terrifiant ?
Le mélange entre l'historique et le fantastique promis dans ce livre m'a donné envie de me plonger dans cette histoire. Et cette couverture quelle réussite! Mais alors que tous les ingrédients semblaient rassemblés pour faire de cet ouvrage un coup de coeur, je ressort de cette lecture avec un avis mitigé...
Parlons tout d'abord du coté fantastique. J'ai aimé la "mythologie" que met en place l'auteure, elle est originale et bien construite. Ici pas de vampire ou de Loup Garou mais une espèce de créature tout à fait différente qu'il est très rafraichissant de découvrir.
Passons maintenant aux personnages. Lady Helen est tout à fait crédible dans son rôle de jeune fille du monde tiraillée entre sa vie dans la haute société et la responsabilité que lui confèrent ses étranges pouvoirs. Lord Carlson est quant à lui le book boyfriend dans toute sa splendeur, provocateur, renfrogné et dangereux mais si mystérieux. Les personnages secondaires sont tout aussi attachants mais je n'en dirais pas plus car ma chronique deviendrait bien trop longue!
On voit que l'auteure s'est énormément renseignée sur l'époque de la Régence et notamment sur la mode de cette période. Les tenues sont extrêmement bien décrites et les adeptes de tenues d'époque seront servis. Les us et coutumes sont tout aussi bien retranscrits, on se sent vraiment transporté dans le temps. Malheureusement tout ça prend de la place dans l'histoire, les pages s'enchainent, agréables à lire car bien écrites mais l'histoire n'avance pas aussi vite qu'on le voudrait, tout prend beaucoup de temps.
Du côté de la romance je suis un peu resté sur ma faim également car finalement l'auteure nous donne très peu de matière, mais après tout il s'agit d'un premier tome donc rien ne presse...
Au fil de la lecture les évènements s'enchainent donc comme un jolie collier de perle mais je n'ai pas ressentit une plus grande émotion, oui tout est bien construit mais rien ne dépasse et s'est ce qu'il manque à ce livre pour m'accrocher, un évènement frappant qui m'aurait captivé et donné envie de tourner frénétiquement les pages. Je m'attendais donc à une fin qui retournerais la situation mais je ne l'ai pas eu. Loin de moi l'idée de "casser" ce livre car honnêtement je ne peux pas dire que j'ai passé un mauvais moment, l'auteure a eu de bonnes idées et le mélange des genre est intéressant il manque juste une petite étincelle pour embraser ma lecture.
Alors lirai-je la suite de cette histoire? Je ne sais pas je pense qu'il peut encore se passer beaucoup de chose Allison Goodman a mis en place un univers qui peut se révéler plein de surprise et je pense que la suite pourrait être plus palpitante. Mais je pense que j'attendrai d'avoir des retours pour me lancer.
Les mystères de Larispem
1- Le sang jamais n'oublie
Lucie Pierrat-Pajot
272 pages
Gallimard Jeunesse
2016
Dès que j'ai pris connaissance de l'existence de ce livre j'ai eu envie de le lire. En tant que successeur d'Helen Dabos au concours du premier roman jeunesse par Gallimard Jeunesse, j'avais hâte de découvrir cette histoire de Lucie Pierrat-Pajot. Les mystères de Larispem avec ce tome un le sang jamais n'oublie est un roman fantastique steampunk prenant place dans un Paris devenu la cité indépendante Larispem suite à une révolte des citadins envers la noblesse à la fin du XIXème siècle.

Nous allons suivre plusieurs personnages tout au long de ce roman. Liberté une jeune fille venue de la campagne afin de développer ses talents de mécanicienne au contact de la technologie de la grande ville. Carmine amie de Liberté, une apprentie bouchère, ou plutôt une apprentie louchébem dans l'argot des bouchers qui sont devenus la caste forte de ce nouveau régime populiste. Et enfin Nathanaël un jeune orphelin qui ne connait rien de son passé et dont le seul souhait est de quitter l'orphelinat au plus vite.

J'ai apprécié le fond de l'histoire de ce premier tome qui met en scène plusieurs personnages et commence a mettre en avant les fantômes d'une société secrète bourgeoise qui reviennent peu à peu à la surface tout au long de la lecture. Mais j'ai également trouvé que tout allait extrêmement vite. En effet dans cet ouvrage d'à peine 260 pages Lucie Pierrat Pajot dévoile son univers rétro futuriste, ses trois personnages principaux dont on apprend pour chacun d'eux énormément de leur passé et de leur présent. On découvre également la société secrète qui pourrait mettre en péril Larispem. J'ai trouvé qu'il y avait tellement de bonnes idées dans cette histoire que j'aurai aimé qu'elles soient plus développées. 260 pages ça se lit tellement vite! Et pourtant quand j'y repense avec un peu de recul tout me semble complet et bien ficelé, je suis juste déçue de ne pas avoir une suite qui m'attende déjà dans
ma pile à lire.

Alors pour ceux qui voudrait comparer ce livre à
la passe miroir (gagnant de la première édition du premier roman jeunesse et énorme coup de coeur pour beaucoup de lecteurs)
je dirais qu'on y trouve un univers et des personnages aussi captivants, cependant ce sont deux livres qui ne ciblent peut être pas le même lectorat.
La passe miroir s'adresse selon moi à des lecteurs déjà avertis par sa complexité et sa longueur qui pourrait décourager de jeunes lecteurs alors que
les mystères de Larispem nous fait découvrir un univers original de façon concise et millimétré. Il n'y a pas un mot superflue dans ce roman et on ressort de la lecture avec une trame claire de cette histoire et des images pleins la tête.
Je recommande donc ce livre à un jeune (ou moins jeune) public qui voudrait se lancer dans une histoire fantastique/SF sans se lancer dans une brique de 1000 pages avec une tonne de personnages. En bref une bonne introduction au genre steampunk pour les jeunes / ados.
Cœur guimauve est le deuxième tome de la saga les filles au chocolat de Cathy Cassidy. Chaque
tome raconte un moment de vie d'une des cinq sœurs de la famille. Ce sont des livres de catégorie jeunesse qui s'adressent à un public
féminin. Skye Tanberry a 12 ans, elle est à un moment charnière de sa vie entre enfance et préadolescence. Sa sœur jumelle Summer est à ses yeux parfaite et excelle dans tout ce qu'elle entreprend, la danse, les
amitiés... Skye qui est une jeune fille rêveuse et romantique qui a le sentiment de vivre dans l'ombre
de sa jumelle.
Skye a bien essayé la danse mais ce n'est pas son truc, ce qui lui plait c'est l'Histoire et en particulier les objets qui ont une histoire. Un soir
elle trouve une vieille malle contenant les effets personnels d'une des ses ancêtres ayant vécu
dans les années 20 et qui serait morte dans des conditions mystérieuses ne pouvant vivre avec l'être
qu'elle aimait. Entre le rêve et la réalité Skye va se perdre dans sa quête de personnalité.
J'ai trouvé cette histoire très mignonne, j'aurai adoré lire ce livre à 12 ans. Il reste quand même
une lecture de détente qui se dévore en une journée pour les plus grands. Le personnage de Skye
est très attachant, c'est une petite fille douce et romantique mais qui possède une personnalité
propre qui la différencie grandement de sa sœur. J'ai apprécié la manière dont l'auteure décrit le passage de l'enfance
à l'adolescence qui n'est pas égal à chacun. Le fond de famille nombreuse recomposée ajoute de
la profondeur à l'histoire. L'intrigue se déroule en hiver ce qui en fait une lecture de saison.
Je recommande ce livre pour les jeunes filles à la recherche d'une histoire facile et rapide à lire
avec des personnages attachants auxquels elles pourront s'identifier facilement et une pointe de romantisme. Attention quand on commence un
tome on veut connaître les histoires des cinq sœurs Tanberry.
Je vais te dire ce que je dis à chaque esclave qui arrive à Blackcliff : la Résistance a tenté de pénétrer dans l'école un nombre incalculable de fois. Si tu travailles pour elle, si tu contactes ses membres, et même si tu y songes, je le saurai et je t'écraserai." Autrefois l'Empire était partagé entre les Érudits, cultivés, gardiens du savoir, et les Martiaux, armée redoutable, brutale, dévouée à l'empereur. Mais les soldats ont pris le dessus, et désormais quiconque est surpris en train de lire ou d'écrire s'expose aux pires châtiments. Dans ce monde sans merci, Laia, une esclave, et Elias, un soldat d'élite, vont tout tenter pour retrouver la liberté... et sauver ceux qu'ils aiment.
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Roman lu dans le cadre du challenge littérature de l'imaginaire |
Une braise sous la cendre raconte l'histoire de deux personnages que tout sépare à première vue. Laia fait partie du peuple des érudits, opprimés et même souvent mis en esclavage par les martiaux qui règnent sur les différentes tribus. Elle va tout faire pour libérer son frère enlevé lors d'un rapt quitte a devoir se faire esclavager. Elias fait partie des martiaux, toute sa vie il a été formé pour devenir un soldat d'élite sans pitié. Ils ont pourtant une chose en commun, tous deux rêvent de liberté et sont prêts à tous les sacrifices pour y accéder.
Ce premier roman de Sabaa Tahir est très prometteur. Nous sommes ici dans un monde dirigé par des soldats qui ne tolèrent aucune faiblesse autant chez son ennemi que dans ses propres rangs. L'histoire est classique, une recherche de liberté dans un système autoritaire, pour autant elle est haletante et immersive à souhait.
Les personnages sont entourés de ce monde over cruel et on ne peut s’empêcher de trembler pour eux tant leur vie ne tient qu'à un fil. Le rythme du roman est très bien mené. Les chapitres se succèdent tantôt du point de vue de Laia tantôt de celui d'Elias, ce qui donne du dynamisme au récit. De plus il y a toujours une chute en fin de chapitre qui pousse à commencer le suivant et fait de ce livre un véritable page turner.
L'auteur introduit petit à petit le fantastique dans son histoire ce qui apporte un plus à l'intrigue et mène à de nouveaux questionnements quant au fonctionnement du monde.
Un premier tome très dense sans être le moins du monde indigeste, l'histoire avance rapidement, mais de nouvelles pistes s'ouvrent sans cesse pour arriver à un final que je n'avais pas vu venir. Il va maintenant falloir attendre avril pour retrouver Laia et Elias dans le deuxième tome de cette saga.
Sabaa Tahir
Edition Pocket jeunesse
2015
523 pages
18€90
Le jour de ses onze ans, la vie de Harry Potter est bouleversée à jamais quand Rubéus Hagrid, un géant aux yeux brillants comme des scarabées, lui apporte une lettre ainsi que d'incroyables nouvelles. Harry Potter n'est pas un garçon comme les autres : c'est un sorcier. Et une aventure extraordinaire est sur le point de commencer.
J'ai eu la chance de trouver sous le sapin ce magnifique cadeau qui me faisait rêver depuis sa
sortie. Ce livre est un petit bijou tant par son histoire que par ses illustrations.
On ne présente plus l'histoire Harry Potter qui a largement fait le tour du monde. Le premier tome
est un de mes favoris. C'est l'introduction de l'univers formidable de J K Rowling. On y rencontre le jeune Harry qui du haut de ses onze ans découvre en même temps que le lecteur qu'il est un
sorcier ayant survécu à vous savez qui le plus grand mage noir de tous les temps.
Ce premier tome est clairement classé jeunesse mais il a réussi à faire rêver les plus grands par
ses personnages fabuleusement attachants son intrigue efficace et son monde qui promet une
saga inoubliable.
Je pense qu'il est inutile que je m'étale sur Harry, Ron, Hermione, Dumbledore, Hagrid et tous les
autres, car vous les connaissez tous mais je vais vous parler un peu plus des illustrations qui
agrémentent cet ouvrage. Elles sont réalisées par Jim Kay un illustrateur britannique qui a
notamment reçu le prix Kate Greenaway (prestigieux prix anglo-saxon qui récompense le travail
d'un illustrateur pour un album jeunesse) pour le livre A Monster Call de Patrick Ness.
Jim Kay nous offre un nouveau regard sur ce classique pour enfants dont la première édition date
de 1997. Il nous expose un côté très surréaliste du monde de J.K Rowling et également assez sombre
pour certaines illustrations telles que celles de Rogue et Voldemort.
Mais les portraits de ces personnages ne sortent pas purement de l'imagination de Kay.
McGonagall est sa femme avec un coup de vieux, Hermione est sa nièce, Hagrid est un motard de
Kettering alors que Vernon est le boucher de son quartier! Le professeur Dumbledore quant à lui
est un illustrateur qu'il admire. Enfin Harry est un garçon qu'il a croisé dans le métro.
Il semble que Jim Kay ait suivi au plus près les descriptions originales ainsi Ron est représenté
avec son grand nez et ses grandes oreilles. La tante pétunia est enfin représentée blonde avec son
long cou et Hagrid avec son parapluie rose surgissant de l'obscurité. J'ai également beaucoup
aimé les portraits de Dumbledore avec son tricot en cours et de la sévère McGonagal.
Vous l'aurez compris j'ai eu un coup de cœur pour cet ouvrage qui m'a fait redécouvrir Poudlard.
C'est un cadeau idéal pour tous les fans de la saga. Le rythme de parution prévu est d'un tome par
an afin de nous faire languir mais également pour que les modèles puissent grandir en même
temps que cet merveilleuse nouvelle édition.
Harry Potter à l'école des sorciers
J.K. Rowling
Illustrations : Jim Kay
Galimard
octobre 2015
254 pages
39€
Café givré est une romance contemporaine jeunesse écrite par Suzanne Selfors et publiée en 2012 par Flammarion dans sa collection tribal. Je l'ai lu dans le cadre du Cold Winter Challenge, organisé par Margaud Liseuse et Antonine.
"Vous croyez aux signes ? La foudre qui frappe une voiture dont vous sortez à l'instant, un chat noir qui traverse votre chemin... Vous voyez ce que je veux dire ? Le hasard, peut-être. Moi, je n'y ai jamais cru, à ce genre de trucs. Avant de le rencontrer, lui". Chez Anna est un petit café où le temps s'est arrêté. Katrina y vit paisiblement avec sa grand-mère. Jusqu'au jour où la magie et la poésie s'immiscent dans sa vie.
Katerina est une jeune fille, dont la vie est partagée entre le café ou elle travaille avec sa grand-mère et le lycée où elle fréquente Vincent (champion de natation) et Elizabeth (artiste en herbe) ses deux seuls amis. Elle a perdu ses parents et vit avec sa grand-mère qui tient son café depuis plus de 40 ans. Depuis deux ans celui-ci est menacé par l'arrivée d'un concurrent aux dents longues et les factures commencent a s'accumuler. Katrina ne sait pas trop ce qu'elle veut faire de sa vie et se sent un peu perdue à un moment où elle devrait s'orienter professionnellement dans ses études. Elle a beau chercher le domaine dans lequel elle se révélerait, elle n'y parvient pas, dès que les difficultés arrivent, elle baisse les bras et passe à autre chose. Elle commence vraiment à désespérer surtout lorsqu'elle voit que ses deux plus proches amis sont si doués dans leur domaine et semblent avoir leur avenir tout tracé. Mais l'arrivée de Malcom dans sa vie va peut-être tout changer. Comment l'arrivée de ce personnage si intrigant mettra-il l'avenir de la jeune fille en perspective? Je vous conseille de lire ce livre pour le savoir!
Café givré fut une lecture rapide, légère et très agréable. Je me suis un peu reconnu dans Katerina qui désespère de trouver un domaine où s'épanouir et qui l'aiderait à trouver sa voie professionnelle. C'est une jeune fille comme tant d'autres, ni nulle ni brillante, ni moche, ni parfaite, juste ordinaire et moyenne. Elle a tendance à parfois s'apitoyer sur son sort et en vouloir à ceux qui réussissent. J'ai trouvé ce trait de caractère un peu énervant par moments. Je ne l'ai pas non plus trouvé très impliquée dans ses relations amicales, voulant le plus souvent recevoir que donner. Par contre elle, est toujours disposée à tout faire pour sa grand mère et le petit monde qui gravite autour du café, ce qui la rend attachante. De plus c'est une jeune fille qui a beaucoup d'humour et d'auto dérision ce qui rend la lecture très agréable et nous donne des petites perles de citations.
Le personnage de Malcom est quant à lui parfait, je l'ai adoré. Souvent à côté de la plaque mais toujours avec les bons mots aux lèvres. C'est un puits de sagesse complètement décalé. Son coté philosophique donne une certaine profondeur à cette histoire.
Quand une réceptionniste aux urgences vous dit : "pas longtemps" ce qu'elle veut vraiment vous dire, c'est : "quelque part entre plus tard et dans l'éternité".
D'habitude, quand elle déclare qu'un garçon est "mignon", je ne l'écoute pas. Pour chaque mois qui passe sans boy-friend, elle baisse encore un peu ses exigences. Maintenant, elle en arrive au point où elle ne va pas tarder à substituer "mignon" à "vivant".
Essayer de comprendre l'amour, c'est comme vouloir disséquer un arc-en-ciel.
Quand il me regarde, j'ai toujours l'impression qu'une plume me caresse très doucement.
Suzanne Selfors
Flammarion
Collection TRIBAL
2012
400 pages
11€